Atelier 210 19 août 2010 Logement, emploi et scolarisation des ROMS, quelles politiques pour demain ? (atelier archi bondé, énormément d'élu-e-s et d'adhérents, de représentants d'associations) La mobilisation récente au sein des associations, collectifs, mouvements de gauche et écologistes..vise clairement à s'opposer aux discriminations subies par les ROMS, avec des contrôles incessants et au niveau de leur identité/déplacement (carte de circulation avec cachets), avec des difficultés de scolarisation et des problémes de suivi sanitaire important, et bien sûr avec des menaces d'expulsion. Il faut mettre fin à l'ostracisme anti-ROMS, au delà des gesticulations de Sarkozy..les expulsions continuent sur le même rythme, 80% des migrants reviennent puisqu'ils en ont le droit (appartenance à l'Europe). Les déplacements d'un campement de fortune à un autre, de précarités en précarités..ne font que rendre plus difficile le travail essentiel des associatifs, reseaux de soutiens, personnes qui oeuvrent pour l'accompagnement social. Les ROMS sont pris pour des boucs émissaires, alors que par ex sur la Loire Atlantique ce sont avant tout des roumains (parlant juste le romanes), beaucoup de familles véritables "naufragées de l'Europe" qui se déplacent depuis une dizaine d'année, avec des enfants ayant des difficultées d'expression et des adultes pouvant difficilement travailler. Quelque part ils nous interpellent, à travers notre action en tant que militants/politiciens/état/bénévoles ou associatifs..pour que nous ménions une politique cohérente, humaine, digne. L'évolution des réglementations en France a fait qu'avant 2007, il fallait "être malade" pour obtenir des papiers et l'asile...alors qu'après l'état se désengage de toutes obligations pour choisir des voies répressives (versement de 300 euros par adulte pour son évenuel retour..bien souvent temporaire)et criminalise l'étranger ou celui qui est supposé l'être, certains ROMS étant français ! De fait en Europe même, le droit d'installation n'existe pas..et en France nous sommes dans une situation "ubuesque" avec 5.000/10.000 reconduites "effectives" à la frontière, et beaucoup plus d'expulsions qui ne sont que des déplacements..d'un terrain à un autre, parfois très proche. Le maintien des clauses transitoires empeche quasiment tous les ROMS de travailler légalement, jusqu'en 2011 ou 2013 (selon leur pays), en dépit du fait qu'ils sont des ressortissants communautaires. Ces mesures maintenues par la France, touchent les ressortissants de Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Pologne. Dans les faits, les requérants "pour espérer travailler" doivent passer par les préfets, et de rentrer dans de longues démarches (plus de 3 mois) en étant dans les clous de beaucoup de clauses (liste des 150 métiers et emplois autorisés, verification par annonce par rapports aux propositions concernant des employés français, contrôle au niveau d'une visite médicale, contrôle minutieux de documents, versement d'une taxe de 890 euros par l'employeur pour tout CDI crée etc...) Logiquement, les ROMS sont poussés vers l'illégalité, et des systémes sociaux, des organismes dont ils sont dépendants..alors que s'ils sont souvent sous qualifiés, ils sont très capables de travailler dans l'agriculture (maraichers, vendanges, cueillettes) ou dans les services à la personne. S'il faut réflechir sur l'intérêt et l'éventuelle nécessité de professionnaliser les interventions auprès des ROMS, il faut surtout savoir comme les aider administrativement, comment savoir enrayer la machine..avec parfois quelques grains de sables. Dans beaucoup de villes, les maires (parfois de gauche) sont au prise avec leur engagement d'hospitalité, humaniste..et les oppositions de citoyens qui ne voient pas d'un bon oeil de nouveaux arrivants, surtout si les dits citoyens sont eux mêmes sur une liste d'attente d'HLM (20.000 personnes sur Nantes). C'est aussi le même soucis sur les "aires", leur création et installation est longue et difficile. Beaucoup d'incompréhensions existent aussi par un phénoméne classique d'ignorance, de rumeurs, de mépris. La précarité a un coût pour la collectivité, par là même l'ensemble des CG doit prendre ses responsabilités...et il faut surtout éviter que toute la charge ne pèse que sur banlieues, villes défavorisées. Contrairement à l'imagerie d'Epinal, le ROM ne choisit pas toujours la caravane..certains aimeraient bien se sédentariser, tout en gardant leur indépendance et leur spécificité. Evitons les confusions entre gens du voyage et roms, batissons un respect citoyen avec une analyse sur la place de chacun. Necessaire de parvenir à un comportement "politique" uniforme (pour la gauche et les écologistes) sur l'ensemble du territoire national (lié à la réglementation européenne), et de nous interroger..sur les villes de gauche (Nantes, Herblain, Rézé) qui demandent des expulsions de façon honteuse. Faisons un voeu "politique" fort avec nos élu(e)s au niveau des différentes collectivés territoriales, pour l'arrêt des expulsions et la fin des bidonvilles/habitats précaires..comme de toute discrimination. La limitation ou la suppression de moyens, pour les éleves en difficulté, au sein de l'Education Nationale..rejaillit directement sur les ROMS, et les possibilités d'accueil ou d'encadrement efficace, de formation scolaire. Visiblement, il va devenir essentiel de réclamer rapidement et fortement des dispositifs de "concertation" solide (comprenant roms, citoyens, élus, préfectures, intercommunalités...afin d'être efficace, d'éviter les impasses locaux, les manques de financement, les blocages) et de tirer enfin des leçons des expériences "pilotes" réalisées aux Pays-Bas, comme de participer à de nombreuses manifestations et actions "solidaires" sur le terrain. Jean LACASSAGNE, 19 aout 2010 ( pour en savoir plus...http://www.romeurope.org/ )